LES FLEURS EN PORCELAINE au XVIIIème siècle.
La production de petites fleurs en porcelaine dure, modelées ou pastillées à la main, débute en premier lieu à MEISSEN vers 1730, sous l’impulsion de la manufacture royale de porcelaine de Saxe.
En France, les manufactures de CHANTILLY et de VINCENNES s’emploient à rivaliser avec MEISSEN en produisant des « fleurs façon de Saxe », en porcelaine tendre.
L’engouement est tel, que sous l’impulsion des Marchands-merciers, ces fleurs, à l’unité ou assemblées en bouquet vont contribuer à l’ornementation des objets d’art pendant trois décennies, de 1740 à 1770 environ.
Les chandeliers, les appliques, les horloges, les lustres, les vases mais aussi les encriers, et les écritoires, se parent de branchages feuillus et fleuris.
Le 18ème siècle cultive une véritable passion pour les fleurs.
On utilise les fleurs sous toutes leurs formes et pour de nombreux usages : naturelles en bouquet, en bulbe dans des pots, mais aussi séchées, et on invente à cet effet le pot-pourri.
Les tissus et les papiers peints se parent de motifs floraux. C’est la mode des bouquets de corsage, des fleurs sont semées dans le tissu des robes, les dames accessoirisent leur coiffure et portent des fleurs dans les cheveux.
L’architecture, la peinture, et les arts décoratifs font un large usage des fleurs et traduisent cet engouement pour la décoration florale.
Le style « Rocaille » qui s’impose vers 1720 sous le règne de Louis XV (1715-1774) introduit un nouveau répertoire iconographique qui s’inspire de la nature. Cette nouvelle ornementation naturaliste, est caractérisée par une opulente décoration où les feuillages et les fleurs tiennent une place importante.
La production de fleurs modelées ou pastillées à la main « façon de Saxe » débute à Vincennes en 1741, soit à peine un an après la création de la manufacture.
Pour concurrencer les productions de MEISSEN qui envahissent le marché, le Roi Louis XV soutient la production de la manufacture de VINCENNES en lui accordant en Juillet 1745, le privilège exclusif de faire de la porcelaine « façon de Saxe ». Cet avantage va permettre à l’entreprise de se développer rapidement.
la « Fleurisserie de Vincennes »
Devant le succès rencontré par la production de ces fleurs, la manufacture de VINCENNES crée en 1748 une « Fleurisserie », un atelier qui emploie une vingtaine de jeunes filles
En dépit du manque de plasticité de la porcelaine tendre (sans kaolin), elles réussissent à créer des fleurs qui imitent à la perfection la nature.
Par ailleurs, la cuisson des couleurs à basse température, dont la manufacture acquiert une parfaite maîtrise, autorise une gamme chromatique très étendue que ne permettent pas les températures élevées qu’exige la porcelaine dure.
Ces fleurs finement exécutées et soigneusement peintes, parviennent ainsi à rivaliser avec celles fabriquées à MEISSEN.
En 1749, l’atelier emploie 45 ouvrières témoignant de ce fait d’une abondante production.
En 1750, les fleurs représentent 80% de la production de la manufacture.
En 1753, l’enceinte de la manufacture est interdite aux femmes, et l’atelier ferme. La production ne cesse pas, pour autant, car les ouvrières continuent à travailler pour la manufacture, à domicile.
En 1756, la manufacture de Vincennes est transférée à Sèvres. La production de fleurs perdure cependant, comme en témoigne le catalogue de 1759 qui mentionne encore 64 espèces de fleurs.
Notre écritoire est en bronze ciselé et doré de style Louis XV, agrémenté d’un petit amour, d’un bras de lumière, et de branchages stylisés terminés par des petites fleurs en porcelaine
Les encriers ont la forme d’une fleur dont le godet crénelé en porcelaine simule la corolle. Leur support, composé de feuilles d’acanthe en métal doré, imite le calice à sépales séparés, et le bouton de préhension du couvercle, l’extrémité du pistil.
Cet objet présente toutes les caractéristiques du style « ROCAILLE ».
Il traduit une nouvelle grammaire ornementale qui est l’expression d’une inspiration libérée de toute symétrie et qui ne se plie à aucune règle formelle. La décoration florale et la complexité de la composition, allouent à cette écritoire un aspect exubérant et frivole qui caractérise le style Rocaille
Ces fantaisies seront de plus en plus critiquées à partir du milieu du XVIIIème et considérées comme des excès et des extravagances. Elles conduiront à l’avènement d’un nouveau courant artistique, le NEOCLASSICISME, un style assagi qui puisera ses sources dans l’antiquité Gréco-Romaine.
Cette écritoire porte à l’arrière, la marque SAMSON, ce n’est donc pas une pièce d’époque, mais une copie qui date du XIXème siècle. Cet Objet est, néanmoins, de très belle qualité, et témoigne de l’excellence de la production de cette manufacture
Le style « ROCAILLE » a été, en effet, très imité.
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, et plus particulièrement sous le second empire, la reproduction de modèles anciens connait une grande vogue. Cette période correspond au mouvement historiciste qui puise ses sources et son inspiration dans le passé, et aussi à l’avènement de la bourgeoisie d’affaire.
La manufacture « SAMSON » était spécialisée dans la reproduction des pièces anciennes de grande qualité, pour lesquelles elle avait acquis une maîtrise si parfaite, que ses ouvriers étaient considérés comme des « génies de l’imitation » : Leur production qui perdura pendant cinq générations était appréciée dans le monde entier.
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