LE STYLE « ROCAILLE » Encrier en bronze doré
Le style « Rocaille » naît en France vers 1720 sous le règne de Louis XV (1715-1774) et il introduit un nouveau répertoire iconographique qui s’inspire de la nature.
En réaction au style Louis XIV où le mobilier et la décoration évoquaient la puissance et le faste, le style « ROCAILLE » privilégie un art de vivre raffiné correspondant à une aristocratie en quête de fantaisie et d’insouciance
Dès 1700, les lignes s’assouplissent pour donner naissance au style « Rocaille »
A la fois exubérant et léger, Il bouscule les lignes et la symétrie, il libère les formes, au profit des courbes et des arabesques qui témoignent avec les ornementations naturalistes d’une grande liberté de traitement.
Les formes sont contournées, courbes et contre courbes traduisent une réaction contre la symétrie des styles précédents inspirés de l’antiquité classique.
C’est dans l’univers du monde végétal, du monde minéral et du monde animal que les artistes puisent désormais leur inspiration.
Les décors en bronze doré, souvent repercés, représentent ainsi des rocailles, des feuillages, des coquilles…. les pieds sont en volute…
Certains modèles sont toutefois plus sobres, non moins mouvementés pour autant, mais libérés de toute ornementation, ils sont tout en métal, parfois en argent mais essentiellement en bronze doré.
Fin XVIIIème siècle, pour désigner le « ROCAILLE », on parle aussi de style « ROCOCO » un terme qui conservera longtemps un caractère péjoratif
A partir de 1750, le style « ROCAILLE » fait, en effet, l’objet de nombreuses critiques, il est même qualifié « d’art dégénéré et superficiel » car ses extravagances sont perçues comme un affaiblissement des canons esthétiques.
C’est à nouveau vers l’antiquité qu’on va se tourner pour retrouver « les idéaux et les esthétiques des anciens »
Cette réaction annonce un nouveau courant artistique en France : le « NEOCLASSICISME » Les lignes courbes vont disparaître progressivement au profit des lignes droites et du décor à l’antique.
Notre encrier est en bronze doré, et il présente toutes les caractéristiques du style « ROCAILLE ».
Il ne présente toutefois aucune ornementation, telle que fleurs, branchages, sujets exotiques…
Les modèles en bronze doré nécessitent, néanmoins, un long travail qui fait successivement appel à plusieurs corps de métier.
C’est à partir des recueils de dessins exécutés par les ornemanistes que les sculpteurs réalisent leurs esquisses et les maquettes en terre cuite qui servent de moules pour couler le bronze en fusion.
C’est ensuite au ciseleur d’apporter au modèle brut de fonte les finitions qui feront la qualité du produit terminé.
Puis c’est la phase de la dorure au mercure.
Ce procédé consiste à appliquer sur le support en bronze parfaitement décapé un mélange à base d’or, précipité dans le mercure, et préalablement chauffé.
On prépare un mélange liquide, d’or et de cuivre, ou d’or et d’argent, selon la teinte voulue, plus ou moins rouge ou jaune.
On précipite ensuite ce mélange dans du mercure où il se dissout,
On applique cette préparation préalablement chauffée à 400°, au pinceau, sur le bronze parfaitement décapé.
On chauffe enfin l’objet dans un four pour assurer l’évaporation du mercure, et l’or est désormais fixé sur le bronze.
Après refroidissement, l’intervention d’un ciseleur est à nouveau nécessaire.
A l’aide d’un brunissoir, il égalise la dorure, puis il s’emploie à faire contraster les finitions mates et brillantes qui mettent en relief les courbes et les arabesques.
A partir du milieu du XIXème siècle, la dorure électrolytique (introduite en France en 1842 par l’orfèvre Charles Christofle) remplace la dorure au mercure,
La dorure au mercure est alors interdite car c’est un procédé dangereux, sa mise en œuvre dégage des vapeurs de mercure très toxiques.
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