«LES CHINOISERIES» dans les arts décoratifs
Dès le milieu du XVII ème siècle, en réaction au classicisme contraignant inspiré de l’antiquité qui a marqué le règne de Louis XIV, le goût pour l’exotisme et l’Extrême Orient met à la mode « LES CHINOISERIES »
L’engouement pour les « Chinoiseries » atteint son apogée au XVIIIème siècle, sous Louis XV, avec le style ROCAILLE (1715-1770), et le « goût chinois » va ainsi rayonner sur les arts décoratifs pendant presque tout le siècle.
.
Dès la fin du XVIIème siècle, à la faveur du commerce qui se développe avec l’Extrême Orient sous l’impulsion de la Compagnie des Indes Orientales créée par Colbert en 1644, des milliers d’objets en provenance de Chine connaissent un véritable engouement en France.
La Cour, et l’aristocratie, apprécient particulièrement les laques de Chine ou du Japon et la porcelaine dure de Chine, pour sa qualité exceptionnelle.
Devant ce succès, les artisans en Europe, mais surtout en France, étudient des procédés qui permettraient de s’affranchir de ces importations très couteuses.
A Paris, en 1728, les frères MARTIN inventent un nouveau vernis capable de rivaliser avec les laques orientales : LE VERNIS MARTIN
Quant aux manufactures européennes de porcelaine, elles vont tenter de percer le secret.de fabrication de la « porcelaine dure » chinoise, qui est encore bien gardé, mais faute de connaitre le rôle du kaolin, elles ne réussissent cependant qu’à mettre au point la « porcelaine tendre » beaucoup plus fragile.
C’est en Saxe, en 1709, qu’un gisement de kaolin est découvert par hasard et que la 1ere manufacture de porcelaine dure occidentale est créée à MEISSEN.
En France, il faudra attendre 1765 pour qu’on découvre un gisement de kaolin à Saint-Yrieix la-Perche, au sud de Limoges, et que son exploitation à partir de 1768 permette la production de porcelaine dure (VINCENNES, SEVRES, LIMOGES)
« LES CHINOISERIES » peuvent être aussi fabriquées en Occident, dans le goût de la Chine, tels les encriers et le poudrier qui équipent notre écritoire et qui sont en porcelaine dure de Meissen du XVIIIème siècle.
Les Marchands-merciers
A Paris, pour satisfaire une clientèle exigeante, les marchands-merciers associent des panneaux de laque orientale à des meubles ou à des objets.
Quant aux porcelaines, elles sont combinées à de riches montures en bronze doré.
Très actifs dans le commerce des objets d’art, ils coordonnent l’activité de différents corps de métiers.
Il leur est seulement permis d’enjoliver les marchandises qu’ils vendent, ce qui explique la définition qu’en donne Diderot dans l’Encyclopédie: « des vendeurs de tout, et des faiseurs de rien »
Loin de la description quelque peu méprisante qu’en fait Diderot, Ils jouent, cependant, un rôle essentiel quant au développement des arts décoratifs au XVIIIème siècle et bien qu’ils ne fabriquent rien, ils sont néanmoins organisés en une puissante corporation.
Notre écritoire est caractéristique de la production des MARCHANDS MERCIERS du XVIIIème siècle.
Elle est constituée d’un plateau en laque du japon à décor de pagodes, monté sur une âme en bois, bordé d’une monture rocaille en bronze ciselé, ajouré et doré, dont les quatre pieds sont formés de rinceaux feuillagés : Il sert de support à trois petites statuettes, dans le goût de la Chine.
Les trois figurines en porcelaine de Meissen datent du XVIIIème siècle et représentent des enfants chinois agenouillés qui font respectivement office d’encriers (les têtes en guise de couvercle) et de poudrier (le large col percé de trous) : elles ont été réalisées selon un dessin du modéliste J.J. KÄNDLER (1706-1775), dont les créations ont fait la réputation de la porcelaine de Saxe.
Le poudrier repose sur une terrasse en bronze finement ciselée, encadrée de deux bras de lumière qui ont la forme de branchages, et qui sont ornés de fleurs de porcelaine.
En partie supérieure, sous les binets en bronze doré, des feuillages métalliques en forme de coupelle assurent la fonction de bobèche (pour recueillir la cire fondue lorsque les bougies sont allumées)
Cette écritoire est représentative du style ROCAILLE à la mode au XVIIIème siècle
Le style « ROCAILLE » privilégie un nouveau répertoire ornemental libéré de toute symétrie au profit de lignes courbes et d’une ornementation naturaliste, souvent exubérente, avec des motifs végétaux et floraux
ENCRIER EN BRONZE DORE marqueté de bois et d'ivoire.
Le musée d’Orsay conserve dans ses collections un spectaculaire cabinet réalisé avec cette...
LES FLEURS EN PORCELAINE au XVIIIème siècle.
La production de petites fleurs en porcelaine dure, modelées ou pastillées à la main, débute en...
LE CAILLOUTAGE DE GERARDMER
C’est un type de faïence marbrée produite dans les Vosges au cours de la première moitié du...
LE STYLE « ROCAILLE » Encrier en bronze doré
Le style « Rocaille » naît en France vers 1720 sous le règne de Louis XV (1715-1774) et il...
2 stylos qui ont marqué l'Histoire:
Le PARKER 51 et le PARKER DUOFOLD de 1928- Ecrit par Daniel KERSCHENBAUM et Bertrand LEBLANC...
Exceptionnel coffret écritoire du Roi Jérôme
par Martin Guillaume BiennaisL’invention de l’écritoire accompagne le développement de la...