« C’EST UN VRAI SAMSON »
Les SAMSON sont des spécialistes du« faux », mais ce ne sont pas, pour autant des faussaires,
Les copies qu’ils produisent sont toutes signées, soit avec un double S comme SAMSON, ou repérées par des marques déposées.
Ils ont tout imité, et à la perfection.
L’entreprise est créé par Edmé Samson (1810-1891) peintre décorateur sur porcelaine établi en 1845 au n°7 rue Vendôme à Paris, qui achète des porcelaines en blanc et en assure le décor.
Ses fils qui lui succèdent sur quatre générations, se spécialisent dans la reproduction et la restauration des pièces anciennes, en porcelaine, en faïence, en terre cuite, et en bronze.
Leurs imitations sont d’une qualité exceptionnelle et reconnues dans le monde entier.
Elles sont si remarquables que même les professionnels peuvent se méprendre et avoir des difficultés à identifier qu’il s’agit de copies.
Ils ont reproduit des modèles de toutes les manufactures connues (Saxe type Meissen, Sèvres, Rouen, Nevers, Sceaux, Marseille, Strasbourg, Delft, porcelaines du Japon, de Chine, de la Compagnie des Indes…) et d’une qualité toujours aussi remarquable.
Au sommet de la gloire, en 1864, ils ouvrent une usine de 14 000 mètres carrés, 17 rue de la révolution à Montreuil sous-bois, en région parisienne, et ils possèdent un magasin d’exposition, à Paris, avenue de l’Opéra.
La manufacture connaît un grand succès aux expositions Universelles de 1867 et 1889, et elle bénéficie, dès lors, d’une renommée internationale.
Fin 19ème, ils emploient 125 personnes, ouvriers et décorateurs qui sont de véritables « génies de l’imitation »
Pour produire ou reproduire, ils utilisent des moules : on a dénombré jusqu’à 60 000 !
Dans le cadre de ce qu’ils appelaient le « musée secret », Les SAMSON avaient réuni un ensemble de vingt mille objets d’art authentiques, afin de pouvoir les reproduire, essentiellement des faïences anciennes.
Pas si secret puisque les clients y avaient accès pour choisir les pièces qu’ils souhaitaient faire copier.
Les SAMSON ont su profiter des années où la reproduction des modèles authentiques était appréciée par les familles bourgeoises et les collectionneurs
Mais quand les imitations n’ont plus eu le même succès, que la clientèle américaine s’est éloignée, l’usine a rencontré des difficultés que François SAMSON (1920-1992) n’est pas arrivé à surmonter : La production s’arrête en 1979, et l’usine est démolie en 1988.
Aujourd’hui, seuls les trois fours à bois subsistent, qui sont inscrits au patrimoine des monuments historiques depuis 1989.
On aperçoit sur les photos les moules et les fours en briques réfractaires cerclés de fer : Ils ne sont plus visibles sur site aujourd’hui, car ils sont masqués par un mur.
Photos crédit-Vialles Jean Bernard
On pourrait penser que notre encrier est en majolique italienne du XVIème siècle (Deruta ou Urbino) ou encore en faïence de Delft du XVIIème siècle, alors qu’il s’agit d’une production de la manufacture SAMSON.
Pour créer ce modèle, Ils se sont inspirés en effet d’une faïence italienne du XVIème siècle qui était à l’origine un saleron.
Donc attention, des encriers et des écritoires qui constituent de très belles pièces, peuvent être attribuées, par erreur, à des manufactures connues, alors qu’il ne s’agit que de remarquables copies SAMSON. L’erreur est d’autant plus facile à commettre que certaines marques déposées par SAMSON entre 1873 et 1927 imitent celles de Meissen, soit deux épées croisées, tandis que d’autres marques imitent celles de la manufacture de porcelaine de Sèvres…
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