Au hasard d'une rencontre.

Les sites d'achat en ligne n'ont pas la réputation de faciliter les rencontres et pourtant c'est en achetant sur l'un d'entre eux que j'ai pu découvrir un personnage passionné dans un lieu inattendu.

Ayant acheté ce présentoir à crayon CONTÉ GILBERT qui m'avait tapé dans l'œil, je me décide de passer le  récupérer plutôt que de me le faire envoyer. En effet, la personne qui le vendait, proposait d'autres objets qui attiraient ma curiosité.

Arrivé dans un petit hameau de quelques maisons, l'adresse indique un terrain qui, à première vue, ressemble plutôt à une casse automobile avec un immense hangar. Je me dis que j'aurais sans doute mieux fait de me faire envoyer le présentoir! La suite de la visite inversera cette première impression.

Après avoir passé le portail,  je rencontre la personne, très sympathique, propriétaire des lieux qui me présente mon achat. Nous entamons une discussion et il m'explique être passionné de vieilles voitures françaises qu'il aime à restaurer, d'où le stock à l'extérieur. A mon tour de lui parler de mes recherches d'objets d'écriture et nous cherchons ensemble, dans un bric à brac assez incroyable, des objets susceptibles de m'intéresser. Je lui achèterai deux petits présentoirs à gommes et porte-plumes.

Je suis curieux de savoir pourquoi ce monsieur possède tant de marchandises. On se croirai dans un stock de vieux magasins: beaucoup d'objets de coiffeur,  de marchand de chaussures ... Très étrange...

Devant ma curiosité, il me propose de visiter le fond de son hangar et là, derrière un mur, je découvre une superbe petite rue marchande reconstituée.

Nous rentrerons tout d’abord dans une épicerie remplie de mille et une choses, toutes d'époque, et mises en valeur sur des meubles récupérés dans une ancienne épicerie.

Juste à coté, nous passons dans une mercerie toute aussi belle et remplie de pelotes de laine, de boutons, de tissus ...

Puis nous pénétrons dans un café avec un magnifique bar, avec au sol de superbes carreaux de ciment. Des petites tables remplissent la salle. On imagine bien les clients faire un partie de belote, les cartes sont encore sur la table à coté d'une sorte de presse pour remettre les cartes en état la nuit. Il y a bien sûr un babyfoot sur lequel les plus jeunes s'affrontent tandis que les anciens commentent les derniers potins du village en fumant des gauloises bleues ou des gitanes maïs et achète un paquet de tabac gris dans son paquet en papier.

De l'autre coté de la rue se trouve l'école avec les rangées de tables, l'estrade sur lequel  prône le bureau de la maitresse, le tableau noir, les grandes affiches aux murs, les cahiers, les livres, les porte-plumes à coté des encriers. Rien ne manque à part les rires des écoliers.

Je me retrouve transporté quelques décennies en arrière. Quelle joie de découvrir cet endroit magique.

Le monsieur m'explique avoir construit l'ensemble de cette mini ville avec sa femme et qu'il avait comme projet de créer une place de village avec une fontaine au centre et de continuer la rue avec un coiffeur et un marchand de chaussures. Je comprends mieux maintenant ces centaines de chaussures, peignes, flacons, et autres appareils à mise en plis entassés dans la première partie du hangar.

Malheureusement aujourd'hui, le projet est abandonné, manque de temps et de moyen. Alors que faire de cet endroit incroyable? C'est bien la question que se pose ce monsieur: en faire un musée, trouver un acheteur qui continuerait à faire vivre ce rêve?

Si après cette lecture vous avez une idée ou si vous connaissez des personnes intéressées, n'hésitez pas à me le faire savoir. Ce petit coin  de notre histoire se trouve dans la région du Mans.